Pour récompenser les conducteurs fidèles et irréprochables, certaines compagnies d’assurance auto offrent de maintenir leur bonus 50 à vie, soit une réduction de 50 % du montant de la prime de référence. Mais derrière l’alléchant concept se cache de lourdes conditions d’éligibilité.
Introduit par la Maaf en 2007, puis repris par différents assureurs, le « bonus 50 à vie » est une offre commerciale, indépendante de la loi. En effet, le calcul du coefficient bonus-malus est une réglementation énoncée dans le Code des assurances et imposé aux assureurs. Si ces règles stipulent que la réduction maximum qu’un assuré peut obtenir sur sa prime de départ est bien de 50 %, elles n’énoncent en rien le maintien ad vitam æternam de ce bonus.
Une liberté prise par l’assureur
En clair, le « bonus 50 à vie » est une récompense adressée aux meilleurs conducteurs qui maintient le coefficient bonus-malus, ainsi que le montant de la prime d’assurance, à leurs plus bas niveaux, même en cas de sinistre responsable. En revanche, les variations du coefficient continuent bel et bien d’être enregistrées et apparaissent sur le relevé d’information envoyé chaque année à l’assuré.
Attention, si l’assuré décide de changer d’assurance, il perdra non seulement les avantages du « bonus 50 à vie », mais retrouvera également un coefficient aggravé par les éventuels sinistres survenus.
Difficile à obtenir, facile à perdre
Pour bénéficier du « bonus 50 à vie », encore faut-il pouvoir l’atteindre. L’assuré doit, tout d’abord, afficher un comportement exemplaire pendant 13 années consécutives sans sinistre, afin d’accéder au bonus maximum de 0,50 (à raison de 5 % de réduction par an). Cette première étape réussit, l’assureur exige encore 3 ans supplémentaire sans accrochage, soit une période totale de 16 ans ! Pour un conducteur assuré dès l’âge de 18 ans, il lui faudra attendre son 34e anniversaire avant de pouvoir profiter d’un « bonus 50 à vie ».
Par ailleurs, les assurances pratiquant le « bonus 50 à vie » se montrent souvent plus intransigeantes que la moyenne et n’hésitent pas à résilier leurs assurés, si le nombre de sinistres enregistrés est trop élevé à leur goût. Ainsi, il est essentiel de ne pas considérer cette offre comme un forfait accidents illimité, mais plutôt comme une réduction de prime temporaire.