Après le logement, la voiture est le deuxième poste de dépenses des ménages. Prévoir un budget pour l’achat d’un véhicule ne se limite pas à son prix en vitrine. D’autres facteurs sont à prendre en compte dont les coûts d’utilisation. Tour d’horizon des questions à vous poser.
Comment bien calculer votre budget auto ?
En dehors du prix d’achat du véhicule, vous devez tenir compte de coûts incontournables dans le calcul de votre budget auto : l’assurance, les frais d’immatriculation et de carte grise. Considérez également le prix à la revente et les frais d’utilisation : révisions, entretien courant et carburant – un poste significatif. Il ne faut pas oublier d’ajouter le coût d’un éventuel crédit automobile à ces frais.
Bon à savoir. Plusieurs sites web ont mis en place un outil qui classe les voitures les plus économiques selon le prix de revient kilométrique (PRK). Celui-ci prend en compte l’ensemble des critères liés au prix d’achat, au fonctionnement et à la détention d’un véhicule (assurances, financement, consommation, entretien, valeur résiduelle, etc.).
Comment identifier le modèle adapté à vos besoins ?
Avant d’acheter, posez-vous les bonnes questions quant à l’usage de votre véhicule : allez-vous vous en servir quotidiennement pour aller travailler ? Seulement les week-ends ? Principalement en ville ou à la campagne ? Vous faut-il un grand coffre pour les trajets familiaux ? Les réponses vous guideront pour faire une première sélection de modèles, et réaliser quelques économies au bout du compte.
Un véhicule neuf ou d’occasion ?
Les avantages du neuf
À l’achat, une voiture neuve milieu de gamme est plus chère qu’une voiture d’occasion de même gamme. Selon l’Argus, en 2018, la première coûtait en moyenne 26 035 euros, contre 15 908 euros pour la seconde.
En achetant un véhicule neuf, vous bénéficiez d’une garantie constructeur – une garantie contractuelle – , qui permet de prendre en charge les frais de réparations. Sa durée minimale est de deux ans mais des extensions peuvent être prévues. Attention, lisez bien le détail des clauses pour connaître les limites de la garantie.
À modèle identique, une voiture neuve consomme moins de carburant qu’une occasion. Et vous avez l’opportunité de choisir les options du véhicule.
Les atouts de l’occasion
Le marché de l’occasion peut être la solution si votre budget est plus serré. Le coût d’achat peut être jusqu’à 40 % inférieur et la décote est généralement inférieure à une voiture neuve, dont la valeur chute considérablement au cours de la première année.
Faut-il choisir un véhicule diesel ou à essence ?
Même s’il tend à diminuer, le prix d’achat d’un véhicule diesel reste généralement supérieur à celui d’un modèle à essence. Ce dernier est aussi moins coûteux en entretien.
À la pompe, en revanche, le prix du diesel reste inférieur à celui de l’essence : si vous êtes un gros rouleur, cela peut faire une différence importante à la fin de l’année. Mais cet avantage de coût est amené à se réduire, car la fiscalité sur le diesel devrait s’accroître, conformément aux objectifs du gouvernement en matière de climat.
Attention. Le taux d’émission de CO2 se compare également. Essence ou diesel, à partir d’un certain seuil, vous êtes redevable du malus écologique annuel qui s’applique aux voitures nouvellement immatriculées. Le 1er janvier 2020 et le 1er mars 2020, deux nouvelles grilles sont entrées en vigueur avec un durcissement du barème, indexé sur le taux d’émission de CO2. Pour les voitures les plus polluantes, la facture peut atteindre 20 000 euros.
Pourquoi opter pour une voiture électrique ou hybride rechargeable ?
Selon une étude de l’UFC-Que Choisir de 2018, les véhicules électriques et hybrides rechargeables coûteraient moins cher au bout du compte, malgré un prix d’achat plus élevé. Une fois les coûts de détention rassemblés (carburant, entretien, assurances, achat, revente…), le coût total moyen d’un véhicule électrique serait plus faible de 3,4 % par rapport à celui d’un véhicule à moteur thermique, après quatre ans de possession. De quoi faire réfléchir !
D’autant que les véhicules électriques ou hybrides rechargeables ne sont pas concernés par le malus écologique. Les premiers bénéficient même d’une prime allant jusqu’à 7 000 euros, pour une voiture achetée moins de 45 000 euros. Les seconds, d’un montant à l’achat inférieur ou égal à 50 000 euros, bénéficient désormais d’une prime de 2 000 euros.
Le 26 mai, le président de la République a d’ailleurs fixé comme objectif à la France de construire plus d’un million de véhicules « propres » par an, d’ici cinq ans. Il a dit également souhaiter que le nombre de bornes de recharge soit porté à 100 000 d’ici 2021.
Bon à savoir. Avez-vous pensé à la prime à la conversion ? Depuis le 1er juin, ce dispositif vous permet de recevoir une prime de 3 000 euros si vous vous séparez de votre ancien véhicule contre l’achat d’un modèle moins polluant, voire 5 000 euros pour une voiture électrique. Pour en bénéficier, il faut déclarer un revenu fiscal de référence inférieur à 18 000 euros net.
Acheter à un particulier, à un concessionnaire ou à un garagiste ?
Professionnels ou particuliers, différentes possibilités s’offrent à vous pour acheter votre véhicule, notamment s’il s’agit d’une occasion. C’est plutôt une question de confiance et de ressenti, chacune a ses avantages et ses inconvénients.
Auprès d’un particulier
Vous paierez généralement moins cher que chez un revendeur professionnel. Vous aurez aussi plus de latitude pour entamer une négociation et réaliser une bonne affaire. Mais les défauts d’un véhicule se révèlent souvent après l’achat. C’est le principal inconvénient. L’acquéreur bénéficie de la garantie des vices cachés (articles 1641 à 1649 du Code civil), mais il a intérêt à inspecter attentivement sa future voiture pour éviter les déconvenues : aspect général, historique d’entretien, etc.
Se rendre chez un professionnel certifié
Cela est vivement recommandé si vous n’avez aucune connaissance mécanique et que vous souhaitez sécuriser au maximum votre achat. Qu’il soit concessionnaire ou garagiste, vous bénéficierez de la garantie des vices cachés et de la garantie légale de conformité. Cette dernière peut être invoquée pendant les deux ans qui suivent la livraison du véhicule.
Lorsque le véhicule est neuf, les défauts apparus dans un délai de deux ans sont présumés exister au moment de la vente, sauf preuve contraire. Pour un véhicule d’occasion, si vous détectez le défaut au-delà des six premiers mois de la livraison, vous devrez apporter la preuve que ce défaut existait avant la réception du véhicule.
En achetant « pro », vous aurez aussi plus de facilités de paiement. Autre avantage : si vous souhaitez faire reprendre votre véhicule, un professionnel peut le faire à bon prix. À condition d’acheter le nouveau chez lui…
Bon à savoir. Chez un concessionnaire, vous pouvez trouver une voiture de direction (véhicule dédié aux démonstrations) proche du modèle que vous souhaitez. Une bonne affaire : très peu de kilomètres, une garantie longue, et les premiers défauts éventuels sont derrière vous.
Comment comparer les offres de financement ?
Pour financer votre achat, vous pouvez opter pour un prêt classique ou un crédit auto, auquel ont recours plus de la moitié des Français. Ce crédit « affecté » ne peut être utilisé que pour financer ce pourquoi il a été contracté. L’avantage est d’avoir la liberté dans le choix de votre voiture et d’en disposer comme bon vous semble (contrairement au leasing). En revanche, vous aurez des mensualités à payer plus importantes, en raison des taux d’intérêts.
Bon à savoir. Pour comparer les offres de prêts et les taux appliqués, vous pouvez utiliser un comparateur de prêts auto en ligne. Un simulateur évalue les différentes offres du moment et détermine la plus avantageuse.
Et si vous optiez pour la location avec option d’achat ?
La location avec option d’achat (LOA), appelée aussi « leasing », est de plus en plus répandue. Le véhicule vous est prêté contre le paiement d’une mensualité fixe, sans taux d’intérêts. À la fin du contrat de location, d’une durée de deux à six ans en moyenne, acquérir le véhicule loué devient alors possible.
Cette solution nécessite un faible investissement de départ (mis à part un dépôt de garantie qui peut être élevé) et permet de rouler, en permanence, dans un véhicule récent. En revanche :
- vous n’êtes pas propriétaire ;
- le kilométrage est limité, avec des suppléments assez coûteux en cas de dépassement ;
- les frais de remise en état du véhicule, à l’issue de la location, sont à votre charge.
De manière générale, si vous achetez le véhicule à l’issue du contrat, le coût global sera plus élevé qu’un crédit auto.
Connaissez-vous la location longue durée ?
La location longue durée (LLD) est proche de la LOA. Mais, à la différence de cette dernière, l’achat du véhicule n’est pas prévu par le contrat. Dès sa signature, vous renoncez à en devenir propriétaire. Quelques semaines avant de restituer votre voiture, vous pouvez faire une proposition de rachat, le loueur sera en droit de la refuser ou de l’accepter.